"-bonjour Chéri,
-salam Lalla..."
Le temps de déjeuner "-briti athay?", oui mon coeur, ajoute le sucre de tes lèvres
Plane sur tes mots la fleur d'oranger ;"-ana ghadi...", je n'entends plus déjà
Perdue la réalité quand tu prends la parole: Galbi, je m'use les sens
Je t'entends chanter dans un dialecte délicieux-"-b'sha", je ne déchiffre plus, je devine
Comme si j'étais à un café syrien, tout s'illumine sans que je comprenne bien
Je me laisse porter au gré du décor que tes phrases plantent: "-Allah yaatek essaha"
Le rap et valses à 4temps ont cédé face au raï et djumbé, mes pieds dansent dès le lever
Cherif, malaki, rajli, omri: combien d'autres encore... Tu portes le soleil
Tu abîmes mes yeux, je dois porter ces lunettes de touriste
"-Yallah", le blanc coulé dans le bronze, affichons-nous dans les rues
Une pub Bennetton, on se retourne sur nous, 2 frontières soit disant
3000 km de détroit pour se retrouver, 1visa pour plaire aux administrations
L'étrangère est plus exposée que les épices, je pense à ceux en France
Critiqués parfois, pour une simple question de mélanine ou de culture
"-n'brick"; j'aime cette vie que ton accent ponctue, je l'adore, wallah!
Amnistiées mes craintes, graciés mes doutes, je suis libre de t'aimer
"-oun'moutalik", désolée je ne parle pas l'arabe, je le vis
Et j'ai appris le meilleur pour que tu comprennes l'essentiel: "twahachtak bezaf, hayati."